12.03.2014
Le Syndicat Potentiel → La Dînée 2

La DînéeLieu surpriseMicro-financementRepasStrasbourgSyndicat PotentielViola KorosiMathieu HussonSophie RusniokJoséphine Kaeppelin

Plus directement que les Ateliers Ouverts et Regionale, la Dînée plonge le visiteur au coeur des enjeux inhérents à la pratique artistique. Ce dispositif originaire de Rennes est porté par Accélérateur de particules à Strasbourg depuis 2013. Le temps d’un repas, des convives sont invités à découvrir le travail de trois artistes. À l’issue de la soirée, un vote couronne l’un des porteurs de projet, qui repart avec un micro-financement collecté grâce aux réservations des repas.
Elle permet aux créateurs de se confronter à un public, et au public d’être sensibilisé à l’existence des moyens indispensables à l’acte de création.

Jury
Alexandra Adler
Christiane Geoffroy
Mathilde Guyon
Maryse Jeanguyot
Jean-François Kaiser
Lise Lerichome

Joséphine Kaeppelin

Déployant un travail artistique basé sur l’usage d’outils mécaniques et/ou numériques (imprimante, logiciel de traitement de texte, photocopieuse, écrans) qu’elle détourne de leur fonction initiale, Joséphine Kaeppelin interroge la prédominance de la machine dans le monde d’aujourd’hui et le fait que nous ne puissions plus en faire l’économie. Les appareils employés sont des interlocuteurs singuliers – sorte de co-auteurs – qui lui permettent de traiter des questions de production. Le projet Made with, présenté lors de La Dînée, s’inscrit dans une dynamique de travail en regard d’une actualité. Il déplace le débat sociopolitique de la localisation – où produit-on ? (Made in France) – à l’état d’esprit de la personne pendant l’acte de travail – comment produit-on ? Il s’agit d’aborder la question du travail par la valeur intime de celui-ci.

Sophie Rusniok

Sophie Rusniok envisage son travail comme un recueil de traces d’une réflexion sur une démarche en train de se faire. Son rapport à l’objet matériel est à la fois frontal et distancié, et tient compte des conditions de son émergence comme autant de facteurs soumis à la contingence. Sa pratique, plutôt économe, est tournée vers une étude des tensions entre objet perceptible et immatérialité, et s’affirme en faveur d’une indétermination de la pensée et d’un ralentissement de l’action. Son projet consiste à faire réaliser une canne en bois accessoirisée d’ustensiles élémentaires: verre, couteau, cuillère. Ces derniers renvoient à la symbolique des quatre éléments et à l’état d’esprit qui leur est attribué, rappelant la dimension essentielle et prioritaire de la subsistance dans une volonté d’authenticité vue comme intégrité : accorder ses actions à son être. L’oeuvre est donc à concevoir comme un ensemble en évolution, indissociable du cheminement intérieur de celui qui la produit.

Mathieu Husson & Viola Korosi

Mathieu Husson, artiste plasticien et Viola Korosi photographe ont amorcé ce projet de collaboration fin 2013. Dans sa série photographique (A)void, Viola répertorie les cadres, écrans et surfaces vides qu’elle rencontre. Ces espaces temporairement vides attirent son regard et persistent. Dans ce projet l’image photographique est un réceptacle qui devient un espace de projection pour l’imaginaire du spectateur. La question posée dans cette collaboration est : Que devient cet espace vide si le spectateur est lui-même artiste ? En intervenant directement sur les photographies de Viola Korosi, Mathieu Husson y projette son imaginaire et ses questionnements autour des structures de maisons alsaciennes revisitées. Les espaces vides sont appréhendés comme des feuilles vierges définissant l’espace du dessin. Il en résulte (Heim)void. Avoid signifie éviter. A void signifie un vide. Heim signifie le foyer.